Chemins du Rêve
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David
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David
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   Posté le 27-11-2006 à 17:02:02   Voir le profil de David (Offline)   Répondre à ce message   http://perso.wanadoo.fr/chemins-du-reve   Envoyer un message privé à David   

Voilà, la rédaction du récit de la LGT a commencé. J'attendais le bon moment pour m'y mettre, celui où toutes mes idées seraient claires pour pouvoir travailler sur l'écriture et le rythme avec enthousiasme. Ca ne sert à rien que je me mette à écrire quand je n'y suis pas. Cette fois c'est parti pour de bon, en respectant les envies nées pendant la marche. Je souhaitais ce nouveau livre différent de celui des Pyrénées et il le sera assurément.

Très attaché à maintenir une cadence rapide sachant refléter l'esprit et les multiples événements du voyage, je me suis totalement détaché du côté très intérieur que pouvait adopter la traversée des Pyrénées. Moins d'emphase mais plus d'aventure, moins de considérations personnelles et davantage de place au dialogue. Ce nouveau récit se veut plus grand public et s'appuiera, plus que jamais, sur l'aspect aventure de cette traversée. Je souhaite vous offrir une histoire vivante tout en insérant, de manière moins encombrante toutefois, quelques réflexions personnelles davantage "spirituelles et philosophiques".

En voici un avant-goût avec le chapitre consacré à notre neuvième journée dans le massif du Hochschwab, en Autriche. Celles et ceux qui nous ont suivis pendant l'été se remémoreront je pense le contexte. J'espère que je pourrai recueillir vos premiers avis à l'issue de cette lecture !

Dav

LE HOCHSCHWAB DANS LE BROUILLARD
Jour 9. 21 mai. Seebergalm – Sonnschienhütte. Cumul : 152km, 10415m de dénivelé

Il est des jours comme ça où on préfèrerait être ailleurs qu’en montagne. Par exemple, au chaud, chez soi, sous la couette. Ou bien au coin d’une cheminée, les pieds dans des charentaises, en train de lire un livre avec un chat ronronnant sur ses genoux. Enfin bref à peu près n’importe où mais surtout pas en montagne. Mais, plongés dans une logique de traversée, il devient difficile d’éviter de se faire mouiller.
Mince mais le temps devait s’améliorer pourtant. C’est le petit monsieur rencontré hier à Graf-Meranhütte qui nous l’avait dit. Il avait l’air de bonne foi ce monsieur.
- Ouais, bah moi j’ai des doutes, me lance Jean-Marie en jetant un regard suspicieux aux énormes nuages noirs suspendus au-dessus de nos têtes.
Voilà qui rend le vote du programme de la journée délicat. Traverser le massif du Hochschwab en une seule fois sous la menace d’une perturbation n’a rien de très excitant. Eviter les crêtes par le fond de vallée non plus.
- Allez, allons-y pour les crêtes alors et on verra bien.
La décision est prise à l’unanimité avec le vœu secret de voir rapidement apparaître une fenêtre météo plus clémente. Aux premières gouttes, pénétrant sous le couvert de la forêt, tout ça ne semble pas très bien parti.
- On n’a pas d’eau, me fait observer Jean-Marie.
- Bah on en trouvera sûrement plus haut…
- Tu crois vraiment ?
- Mais oui !
Je n’aime pas m’inquiéter. D’un optimisme débordant – un peu trop parfois – je me dis qu’on trouvera sur notre route tout ce dont on a besoin. Mais une fois sur les crêtes, il faut se rendre à l’évidence : la neige est déjà là, à moins de 1.800m d’altitude et la nature du relief induit l’absence de toute source ou de tout torrent. Pour arranger le tout, les nuages nous tombent dessus à bras raccourcis, réduisant rapidement notre visibilité.
- La pluie sera bientôt là, fait remarquer JM en commençant à protéger son sac. Tu sais s’il y a un refuge pas loin ?
Sur mon topo, la description de l’itinéraire vers Schiestlhaus tient en deux lignes désuètes.
- En allant par là on devrait tomber sur une hütte oui, dis-je en désignant les arêtes.
Dans mon esprit la distance à couvrir est ridicule. A midi, on sera forcément au chaud pour le déjeuner et on trouvera aussi de l’eau. Je jette un œil à la face est impressionnante du Hochweichsel, véritable muraille rendue plus redoutable encore sous la neige. Seulement 2.006 mètres d’altitude, soit un de moins que le Heukuppe, et pourtant une allure à faire pâlir quelques plus de 3.000 mètres.
- C’est ça le Hochschwab ? m’interroge Jean-Marie dont les yeux s’illuminent déjà à l’idée de grimper là-haut.
- Non ce n’est pas lui, mais c’est une sacrée belle montagne.
Elle disparaît bientôt à notre regard, encerclée par des panaches de nuages menaçants. Très vite le brouillard envahit la montagne tout entière. Le sort de la journée se joue en quelques minutes. Il n’y a plus rien à voir. Le rideau est tombé. Désormais il faut rester concentré pour ne surtout pas perdre les balises. Le sentier, qui semblait simple et longiligne sur la carte, est en réalité très difficile à suivre. La neige, de plus en plus omniprésente, finit par recouvrir tout notre champ de vision. Il n’y a plus aucune trace nulle part. Cernés par le brouillard, nous ne savons plus où aller.
- On va s’arrêter pour manger ici, décide Jean-Marie.
Ici c’est une selle neigeuse au beau milieu d’une immensité blanche. Le froid a transformé la pluie en flocons. Nous nous asseyons sur nos sacs pour éviter le contact avec le sol gelé. Je me sens particulièrement fatigué. Frissonnant et les doigts engourdis, je mange sans appétit un bout de pâté bon marché. Un coup de vent découvre brièvement le paysage en-dessous du col.
- Regarde, je crie en désignant une trace dans le névé en contrebas, est-ce que ça ne serait pas le chemin qui continue ?
- Peut-être. De toute façon il n’y aura qu’à descendre, on verra bien.
C’était le bon choix. Le sentier, qui avait disparu sous la neige, se poursuivait sur l’autre versant après avoir basculé dans une cuvette étroite. Nous n’avons pas traîné pour nous remettre en marche : il faut absolument se réchauffer et donc éviter une immobilité prolongée. Les vêtements, sévèrement mis à contribution depuis quelques jours, peinent de plus en plus à évacuer cette humidité abondante qui s’insinue partout, à commencer dans les sacs dont les énormes volumes ne peuvent être recouverts par des housses de protection trop petites.
On marche ainsi pendant plus de quatre heures et dans le flou le plus complet. Montées et descentes se succèdent indéfiniment et toujours pas la moindre trace d’eau. Quand la forme unique du refuge totalement refait à neuf de Schiestlhaus apparaît, je n’y crois plus.
- C’est catastrophique ces conditions, dis-je en égouttant ma veste dans le corridor du refuge.
Je suis désabusé un peu plus chaque jour. Depuis le Schneeberg, la météo rend la marche ennuyeuse. On n’a ni envie de s’attarder, ni de prendre des photos. Christian, le gérant francophone du refuge, nous rend un peu le sourire en venant discuter avec nous. Avec nos consommations, il nous glissera un billet de vingt euros pour Solhimal. Ca valait le coup de venir jusqu’ici !
- Christian, il est loin le Hochschwab du refuge ?
- Non, vous en êtes à vingt minutes à partir d’ici ! C’est vraiment un très joli sommet vous savez ! , nous explique-t-il en montrant les panoramas exposés dans la salle à manger.
- Merci de nous démoraliser davantage !
Sans enthousiasme, on remet nos vêtements trempés et on quitte Christian pour rejoindre le point culminant de ce nouveau massif dans la plus épaisse des purées de pois. Plateau karstique réputé pour son réseau souterrain, le Hochschwab et ses environs constituent un belvédère de premier ordre sur les grandes chaînes de montagne autrichiennes toute proches. Les murs de sa face sud auraient pu être une approche originale par beau temps.
- Ca y est voilà le sommet !
- Tu crois vraiment qu’on y est toi ?
- Oui regarde derrière y’a une croix !
- Ha ouais t’as raison… La vache c’est beau l’Autriche !
L’altimètre semble confirmer, atteignant maintenant les 2.280 mètres. Le Hochschwab rejoint le rang des sommets ralliés dans le brouillard, au même titre que la Grande Fache, l’Arriel ou le Besiberri dans les Pyrénées. Circulez, y’a rien à voir !
Deux jeunes randonneurs croisés dans la descente nous tuyautent en nous indiquant que Häuselalm, un peu plus bas, était ouvert lors de leur passage. Peut-être une chance de manger et de dormir au chaud ? On accélère le rythme, progressant dans une ambiance toujours aussi nébuleuse et peu exaltante. La neige, transformée en soupe, nous ralentit et nous vole de l’énergie. La cheminée du refuge surgit enfin derrière un rocher, à mon grand soulagement.
Malheureusement le gardien, qui n’avait ouvert que le temps du week-end, est déjà en train de fermer. De dépit, on s’asseoit sur les tables de la terrasse pour grignoter quelques fruits secs. Un renard famélique nous rend visite, le visage à peu près aussi déprimé que nous.
- Il va falloir pousser jusqu’à Sonnschienhütte si on veut dormir au sec.
Selon le gardien de Häuselalm, le local d’hiver serait ouvert là-bas. Une heure de marche nous en sépare encore ponctuée par la traversée d’abondants champs de neige dans lesquels il faut brasser pour faire la trace. C’est exténué qu’on y arrive enfin.
L’alpage, composé de plusieurs chalets, est totalement désert. On trouve l’abri en question sur le côté du refuge. C’est un tout petit réduit sans lumière, équipé avec deux matelas et une petite table. Du luxe après une journée pareille.
- Il reste assez de gaz ?
Jean-Marie agite la bouteille.
- Juste de quoi faire cuire les pâtes ce soir je pense.
- Il ne manquait plus que ça.


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firenca
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4 messages postés
   Posté le 27-01-2007 à 08:30:21   Voir le profil de firenca (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à firenca   

c est flo, mais je suis desolee cela fait plusieurs mois que je n'ais pu m interesser à vous
j espere que tout va bien et attend des nouvelles du livres
amicalement
flo
Julien
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Julien
30 messages postés
   Posté le 27-01-2007 à 12:34:05   Voir le profil de Julien (Offline)   Répondre à ce message   http://stanley.kubrick.ifrance.com   Envoyer un message privé à Julien   

Salut Flo,

Comme tu dois te rendre compte le forum n'est plus très actif en ce moment. Pour cause David a du partir bosser en station de ski cet hiver depuis début décembre.
Alors le livre et le forums sont plutôt en attente.

Mais il reviendra et il le communiquera.

Julien.


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