| | David | | Membre |  | | 74 messages postés |
|  Posté le 25-09-2006 à 12:59:51    
| La discussion née dans le topic sur les projets de livre (=>https://cdr.alloforum.com/sujet-21284-248-1.html) m'a donné envie d'ouvrir ce sujet sur le rôle du voyage sur un plan individuel. Loin d'imposer une vision des choses, ce que je trouve intéressant est de savoir, chez chacun d'entre nous, pourquoi nous voyageons et ce que cela nous apporte, quelles répercussions le voyage peut avoir sur notre philosophie de vie, sur notre propre comportement ainsi que sur notre regard sur le monde et les autres.
Est-ce possible que le voyage ne change réellement rien dans la vie de quelqu'un ? C'est la question que je me pose et que je vous pose avec une demande particulière : ouverture d'esprit et respect de l'expérience d'autrui ! Je ne cherche nullement à travers ce sujet à trouver une réponse pour définir une vérité mais, au contraire, à en recevoir mille pour apprécier les différences qui font de nous des individus uniques et non standardisés. A vos claviers ! 
Dav
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Les rêves sont la réalité |
| | Laurent | | Nouveau membre |  | | 6 messages postés |
| Posté le 25-09-2006 à 15:06:07
| Bonjour,
Dans le post mentionné plus haut je ne voulais pas « débattre » mais juste apporté mon expérience personnel, c’est d’ailleurs pour ça que je dit « pour moi… », Je ne fait pas de généralité, et ici non plus je n’en ferais pas. Ce que je vais dire n’engage que moi, c’est mon expérience personnelle. Je risque d’ailleurs d’être un peu confus, car ce que ce sujet soulève ce sont des questionnement qui vont au-delà du simple « rôle du voyage » (du moins pour moi)…
Il y a évidemment voyage et voyage.
Voyage touristique
Je vis depuis 7 ans avec ma copine qui est allemande et elle m’a sortis un petit peu de ce carcan français qui consiste à passer ses vacances en France. Dans les autres pays ce qui m’intéresse le plus ce sont les autres cultures, pas forcément les paysages.
Quand on voyage vers d’autre culture, le rôle du voyage est avant tout celui d’un apprentissage, d’une rencontre, et là forcément il faut être « ouvert » sur l’autre, jetez ses a priori et réapprendre parfois des choses simple comme « communiquer » surtout quand la barrière de la langue est là…Pour moi donc le but d’un voyage touristique c’est avant tout la découverte d’autre culture.
Mais de tout les voyages que j’ai fait ce ne sont pas ceux qui m’ont emmené au bout du monde qui m’ont le plus marqué.
Voyage sportif
Les voyages qui m’ont le plus marqué sont ceux où je suis allé au bout de mes limites personnel, physique et psychologique, ceux où on « craque » nos masque de civilité, ceux où on se découvre tel que l’on est réellement même si ça ne fait pas toujours plaisir, ceux enfin où l’on apprend à vivre avec soi et avec l’autre. Je n’ai jamais fait de voyage de ce type en solitaire, et je suppose que l’expérience doit être tout autre quand on est seul. Mais en groupe, pour moi, le voyage a eu le rôle de révélation, je n’ai jamais autant appris sur moi-même qu’en étant poussé par les autres et par les événement du voyage en dehors de mes limites. Pour moi donc le but d’un voyage sportif c’est la découverte de soi-même et de ses propres limites.
Encore une fois il y a voyage et voyage , si je parle ici de voyage touristique et de voyage plus sportif, il existe aussi dans ma vie deux autre sortes de voyages, que je définirais comme suis : voyage de vie et petit voyage. Ce sont des voyages qui souvent non pas d’autre but que de se rendre d’un point A à un point B…
Voyage de vie
Je ne vie pas dans mon pays d’origine, je suis français et je vie depuis 5 ans en Allemagne. Ma vie à changer depuis que j’ai fait ce « pas », ce voyage de vie (puisque je ne trouve pas de meilleurs mots) c’est aussi un voyage qui a profondément changé ma vie. D’abord cela permet de voir où sont nos amis, ceux avec qui le contact ne se rompt pas malgré la distance, cela permet aussi de se découvrir une identité culturel. Ce que Tcheky kario (dans je ne sais plus quel film avec meg ryan et matthew brodderick) nomme le complexe de superman (et je suis sur que david en grand cinéphile dois connaître le titre de ce film en français). En gros superman sur krypton c’est juste un kryptonien, mais sur la terre, sous le soleil jaune il devient superman. Pour moi ce fut un peu pareil, et je sais que c’est la même chose pour beaucoup d’expatrié. On n’est jamais autant français qu’a l’étranger, ce voyage m’a permis de découvrir beaucoup de choses sur mon pays d’origine et sur moi et ma relation avec la France…
Petit voyage.
Tout les jours, je fais de petit voyage, que ce soit pour me rendre du point A au point B, ce qui correspond le plus souvent à des voyages entre mon lieu de travail et ma maison (même si parfois ce lieu de travail se trouve à l’autre coté du globe). Bref souvent il m’arrive de marcher, simplement, dans ce genre de cas, je pense, je réfléchis. C’est con mais le simple faite de marcher, me pousse à penser. D’ailleurs je réfléchis beaucoup mieux lorsque je marche, je ne sais pas si c’est parce que mon cerveau est mieux oxygéné, ou simplement du au rythme de mes pas sur le sol, toujours est-il que c’est lors de ces « petit » voyages que j’ai eu les meilleurs idées, comme des flashs, parfois j’ai l’impression que ces idées naissante ne sont pas des moi, mais des émanations de la noosphère (comme dirais Teilhard de Chardin)…
Bref il y a voyage et voyage , et dans tout les cas, pour moi, ce sont des voyages où j’ai appris beaucoup, sur moi et sur les autres. Mais puisqu’on parle ici de rôle, c'est-à-dire de « but » je me rappel souvent ce proverbe Bouddhiste « l’important ce n’est pas le but, l’important c’est le chemin » ou comme dirais Castaneda, ne te demande pas où ce chemin te mèneras, mais plutôt demande toi « ton chemin à –t-il du cœur… »…L’important ce n’est peut-être pas le but du voyage, mais le voyage en lui-même non ?
Dans la grande traversée David et JM ont fait un voyage qui avait plusieurs « but », mais ce voyage à certainement permis d’atteindre d’autre but que ceux fixé au départ, et j’espère que le livre et ce forum nous permettrons d’en apprendre plus …
Grüß
Laurent
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| | David | | Membre | | | 74 messages postés |
| Posté le 26-09-2006 à 11:15:46
| Merci Laurent pour cette réponse complète et personnelle ! C'est exactement le genre de message que je souhaitais voir apparaître dans ce topic. Et, puisque j'ai lancé le sujet, je vais y aller à mon tour de ma petite explication !
Il y a eu une évolution nette me concernant de ce que je recherchais et de ce que m'apportais le voyage dans ma vie. J'utilise le terme de voyage peut-être à tort pour parler parfois de simples randonnées de quelques jours mais le fait est que j'aime à parler de voyage dès qu'il m'est donné la possibilité de quitter mon lieu de résidence habituel.
C'est l'UCPA qui m'a apporté mes premières grandes sensations de voyage. Grâce à eux, j'ai pu plonger concrètement dans cet univers de randonnée itinérante et d'aventure qui me faisait tant rêver gamin. L'aventure. C'est ce que j'ai recherché en premier lieu dans le voyage. La nature devenait le terrain idéal pour me faire vivre des expériences inédites loin du confort moderne auquel j'étais habitué. Je me retrouvais confronté à d'autres problèmes, aux éléments, à la fatigue et je devais apprendre à résoudre ceux-ci par moi-même. Longtemps ai-je associé le voyage au challenge sportif, allant crescendo dans la difficulté. C'était une volonté de se dépasser, de chercher ses propres limites et de les transcender. La valeur de l'effort devient alors sublime, qu'il s'agisse de couvrir de grandes distances ou de gravir un sommet. Je ne prenais alors en compte que le côté physique de la chose.
J'ai peu à peu commencé à regarder autour de moi et à sentir que le voyage, dans son aspect découverte visuelle, agissait sur moi d'une manière apaisante. L'immensité des paysages, la grandeur sauvage des montagnes, la beauté d'un lever de soleil, le bruit de l'eau dévalant la pente, le chant des oiseaux épousant le bruissement du vent dans les branches... C'était une autre dimension qui trouvait un écho intérieurement en moi. Une nouvelle musique qui me faisait vibrer, me délivrant un message encore incomplet mais qui me faisait me sentir bien. Mariée à l'effort physique, cette sensation me grisait, m'ouvrait de nouveaux horizons. Dans une période sombre de ma vie, m'échapper dans la nature devenait un exhutoire. Je me sentais chez moi et je réalisais qu'il serait bon pour moi de désormais ne plus m'en éloigner.
Je passais alors à un nouveau stade où je décidais de faire du voyage le but essentiel de mon existence. Au-delà du dépassement de soi, je cherchais maintenant dans le voyage un compagnon de vie pour aller au-delà de ces problèmes qui pourrissaient ma vie et redémarrer de zéro dans une direction où je me sentirais exister. J'ai donc augmenté les doses, voyageant beaucoup plus longtemps qu'auparavant. Le premier grand coup d'éclat de ce type aura donc été la traversée des Pyrénées en 2002. Ce fut la confirmation de cette intuition que, pour moi, le voyage allait changer ma vie. Mon besoin créatif me fit travailler sur le livre, pour prolonger ce voyage et partager mon expérience. C'était encore assez flou dans ma tête - par rapport à maintenant notamment - mais je sentais que, à travers le voyage, j'avais un message à délivrer.
Pour clarifier ces questions qui tourbillonnaient dans ma tête, je suis parti en solitaire en 2004, pendant deux mois. Là se produisit une expérience inattendue qui me fit voyager d'une toute autre manière : à l'intérieur de moi. Je découvrais qu'un monde, alors totalement inconnu pour moi, existait à l'intérieur de moi. Et, loin d'être isolé par rapport au monde extérieur, je réalisais grâce à ce voyage, que ce monde y était entièrement lié. Tout commençait à se clarifier dans ma tête. Après avoir longtemps vécu le voyage en ermite, je me mettais à m'intéresser à des éléments nouveaux, notamment l'autre, mon prochain. C'était des gens rencontrés sur la route, des habitants des lieux visités, d'autres cultures... Une nouvelle facette du voyage, moins axée sur l'effort physique, se dévoilait.
La LGT, dans ce contexte, fut une expérience en-dehors du temps. Je savais que son aspect "physique" ne correspondait pas forcément au profil que je m'étais construit. Mais "il fallait" que je la fasse. C'était forcé, il devait en être ainsi. Quand bien même cela serait le dernier voyage de ce type que je ferai, je "devais" le faire. Je le sentais en moi. Fort d'une manière de penser et d'une philosophie de vie neuves, je me doutais que le chemin de la LGT m'offrirait plus qu'un voyage à travers les Alpes : ce serait l'aboutissement de toute une réflexion sur ma façon de concevoir cette nouvelle vie que je m'étais choisi, dans laquelle je me sentais m'exprimer pleinement. Je savais que j'obtiendrais des preuves et des réponses, en parallèle de la formidable aventure montagnarde que nous allions vivre. Et ce fut le cas.
Aujourd'hui ma pensée est limpide, je sais où je vais et j'y vais avec détermination et assurance. Mes futurs voyages délaisseront ce côté "grande aventure à risques" pour explorer de nouvelles voies, plus proches de l'humain, plus proches de la nature. Le monde est merveilleux et j'ai envie de le dire et de le montrer. J'ai envie d'aller à la rencontre de ceux et celles qui y vivent et le protègent. J'ai envie, à la manière de Nicolas Hulot, de sensibiliser les gens aux menaces qui pèsent sur ces merveilles et de raviver ce lien qui unit les hommes entre eux et à leurs planètes. Après avoir longtemps été tourné vers moi, le voyage m'a aujourd'hui permis de me tourner vers les autres et de réaliser que j'avais un rôle à jouer dans le grand échiquier de la vie. C'est parfois difficile de trouver ce rôle : grâce au voyage j'y suis parvenu.
Dav
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Les rêves sont la réalité |
| | le_chat_de_jade | | la lumière vient parfois du néant | | Membre |  | | 15 messages postés |
| Posté le 26-09-2006 à 14:19:43
| hello Dave
Voilà une autre vision du voyage celui en famille vu que jusqu'a environ l'âge de 6 ans j'étais entre la france, l'angleterre, l'écosse.
J'ai vécu dans une caravane pendant environ deux ans, nous partions à travers l'écosse, l'angleterre. L'un des caractéristiques des voyageurs (enfin c'est mon avis), c'est qu'on parle facilement au inconnu et on apprends à se fié à son intution si on peut faire confiance à quelqu'un ou non.
une autre chose vous vous adaptez rapidement à la mentalité de chaque région (enfin si vous resté 1 mois quand même).
Certaine fois mes parents prenait dans notre voiture un autostoppeur (  bande d'inconscient vous allez dire), mais en général cela se passé bien, je discuté avec eux, parfois ils me racontaient des histoire, une fois même du kiwi de la nouvelle Zeland.
aussi apprendre à se débrouillé, car défois nous étions un peu juste financièrement (mon père était camelot vendait des ferre à repassé en plastique), donc c'était plutot boite de sardine, pates.
Cela à été une école de vie pour moi et honnêtement quand j'ai du allé à l'école en Suisse resté comme une sédentaire, je me suis ennuyé.
bref j'adore toujours autant les voyages et aime me rendre de temps en temps voir d'autre voyageur que soit physiquement ou dans l'âme, les deux à la fois.
chat de jade 
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je voyage dans mon coeur même si les réponses me plaise pas toujours |
| | Andine | | Etre ou ne pas être ... | | Membre | | 82 messages postés |
| Posté le 28-09-2006 à 20:32:44
| Bon, je viens de lire, et je trouve que Laurent a fait un résumé très concret du voyage dans tous les sens du terme!Rien à ajouter, tout est VRAI!!!
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Ce qui ne tue pas nous rend plus fort. |
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